Le site Internet américain Lending Club, spécialisé dans les prêts entre particuliers, s’introduit en Bourse ce jeudi à New York. L’entreprise, fondée par un Français, a vu son action s’envoler de 70% dans les premiers échanges, valorisant la société plus de 9 milliards de dollars.

Signe de l’intérêt des investisseurs, après avoir relevé sa fourchette d’introduction en Bourse, passant de 10 à 12 dollars initialement envisagée, à une fourchette de 12 à 14 dollars, Lending Club a finalement été introduit à 15 dollars par action. A ce prix, l’entreprise fondée par le Français Renaud Laplanche a levé 870 millions de dollars, via l’émission de 58 millions d’actions nouvelles. Au moment de l’introduction, sa capitalisation boursière s’élevait à 5,4 milliards de dollars (environ 4,3 milliards d’euros).

Dans les premiers échanges, l’action a bondi jusqu’à 25,44 dollars, soit 67% au-dessus de son cours d’introduction, valorisant la société 9,1 milliards de dollars (7,4 milliards d’euros). Elle a finalement clôturé sur un bond de 56,2%, à 23,43 dollars.

Pionnier du financement participatif (crowdfunding en anglais) aux Etats-Unis, Lending Club permet à ses utilisateurs de se prêter des sommes d’argent allant de 1.000 à 35.000 dollars avec un taux d’intérêt moyen de 14%, toujours moins élevé que ceux de certains crédits à la consommation, qui dépassent parfois 20%.

Depuis sa création en 2006, la start-up connaît une très forte croissance, qui s’est accélérée ces dernières années. Alors qu’elle a franchi le cap du milliard de dollars prêté fin 2012, la plateforme totalisait plus de 6,2 milliards de dollars au 30 septembre 2014, dont près de la moitié depuis le début de l’année.

Sur les neufs premiers mois de l’année, la société a vu son chiffre d’affaires doubler, à 143 millions de dollars, mais reste en perte nette (déficit de 23,9 millions). Les fonds levés serviront à réduire son endettement et financer sa croissance, notamment via son développement sur le territoire américain.

L’ascension rapide de Lending Club a notamment séduit Google, qui a investi 125 millions de dollars pour détenir 7% de son capital. La start-up compte aussi à son conseil d’administration l’ancien secrétaire au Trésor américain Lawrence Summers.

source : Capital.fr

A l’occasion des 2è Assises du financement participatif, l’association Financement Participatif France a émis 6 propositions pour faire passer le secteur à la vitesse supérieure. Retour sur ces enjeux et témoignages. Selon la première vague de l’Observatoire du crowdfunding*, 7% des Français ont déjà participé à un projet de crowdfunding. Et 23% comptent même y participer dans les douze prochains mois. Des chiffres prometteurs mais qui sont encore loin de la « révolution » attendue. Cependant, les signaux positifs sont bien là. Depuis la mise en place du nouveau cadre réglementaire du financement participatif, le nombre des plates-formes ne cesse d’augmenter. Avec notamment l’émergence de plates-formes sectorielles. Et, pour 59% des Français, le financement participatif est une manière durable de financer l’économie. A lire aussi : Lendosphère, le crowdfunding version développement durable C’est dans ce cadre que ce sont tenues le 11 décembre dernier à Bercy les deuxième Assises du financement participatif. L’occasion pour les acteurs de ce secteur d’échanger sur les bonnes pratiques et surtout d’émettre de nouvelles propositions pour passer à la vitesse supérieure. Les 6 propositions en faveur du financement participatif : -Don : 1 : Faciliter l’accès au financement participatif pour les collectivités territoriales, via un amendement de l’article 25 de la loi de simplification de la vie des entreprises. 2 : Simplifier l’accès aux collectes en ligne pour les associations -Equity : 3 : Faciliter la syndication des investisseurs via la création d’une holding dite Société d’Investissements participatifs, dédié à un projet. Cette holding permettrait de mieux protéger les investisseurs et d’offrir un traitement fiscal égal entre chacun d’eux, quels que soit les montants investis. 4 : Réintroduire le principe de proportionnalité pour l’offre de titres financiers non complexes -Prêt : 5 : Ouvrir l’accès du prêt aux personnes morales. Ceci afin de permettre par exemple que des entreprises puisse financer des projets via les plates-formes, au même titre que les particuliers. Un ratio d’emprise, de l’ordre de 20% par projet, pourrait être mis en place. 6 : Déduction fiscales des pertes constatées sur les prêts réalisés, et introduction d’un abattement d’imposition sur les intérêts perçus. Ceci permettrait d’encourager la prise de risque. Cette proposition est même chiffrée, en accord avec la Chambre des indépendants du patrimoine : l’abattement de l’impôt sur le revenu pourrait être de 4.600 euros pour une personne seule et de 9.200 euros pour un couple. Ces propositions de l’association Financement Participatif France (FPF) ont été remises à un conseilleur d’Emmanuel Macron, qui a assuré de l’engagement de l’Etat d’accompagner le développement du secteur et sa volonté « de faire de Paris la capitale européenne du crowdfunding ». Complémentarité dans une nouvelle chaine de financement L’un des enjeux majeurs du secteur semble être la prise en compte de la complémentarité des modes de financement au service des entreprises. Et, sur le terrain, les entreprises amorcent déjà le mouvement. « Après une première levée via un fonds classique, nous avions besoin de d’argent pour nous développer, témoigne Grégory Lemkine, dirigeant de l’entreprise Watchfrog. Lorsque nous nous sommes tournés vers les fonds, ce sont eux qui nous ont suggéré de faire appel en parallèle au financement participatif. Cette due diligence plus démocratique, cette validation par la foule rassure les investisseurs. » Un retour d’expérience confirmé par Yvan-Michel Ehkirch, venture partner de Cap Décisif Management : « Auparavant, la chaine de financement des entreprises était très claire, avec l’amorçage, le capital-risque et le capital-développement. Aujourd’hui, les investisseurs sont multiples. Avec le financement participatif, la chaine de financement n’est plus unique. Je crois beaucoup au co-investissement, mixant business-angels, crowdfunding et capital-risque. Ainsi, on multiplie les capacités d’audit, de ressources et de support d’accompagnement des entreprises. » Erwan Goulin, le créateur de 727 Sailbags, a mis en pratique cette nouvelle chaine de financement. Après une première levée de fonds réussie sur Unilend (plus de 100.000 euros collectés), il avait également pensé aux banques : « Certes, les taux proposés étaient inférieurs à ceux du financement participatif. Mais il faut y ajouter les contres-garanties, les assurances ! Surtout, les banques sont réticentes à financer certains types d’investissement. D’où le choix du crowdfunding pour ouvrir notre première boutique. Aujourd’hui, nous souhaitons en ouvrir 25, et nous recherchons 2,5 millions d’euros. Cette fois, nous ferons appel à des fonds classiques afin de bénéficier de leur expertise, de leur accompagnement. » Un parcours qui illustre les atouts complémentaires de chacune des sources de financement, et non une substitution entre elles !